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A Vos Rêves

chrissou29: VOYAGE EN TERRE INCONNUEUn pays, c’est pour moi, un visage, un sourire, un accueil, un prénom, bien plus que des villes, des montagnes, des forêts ou des rivières.Pierre FillitExtraits du tome 3 de ” La voie de l’ultime espoir ” Élixir de vie. Copyright.contexte historique 23e siècle.J’entrai dans la ville par la rue principale du centre où se tenait le marché du jour, dans la rue Cléopâtre. Les marchands finissaient de garnir leur étalage de marchandises, sous des tonnelles de toiles cirées d’un orange chaleureux. L’affluence des urbains démarrait timidement. Accoutrés d’une longue tunique de lin et d’une veste en voilage, les urbains adoptaient la même tenue, dans des couleurs et des motifs variés. Au milieu de la place centrale, nommée Place De Féréold, des musiciens interprétaient du chaabi, une musique égyptienne accompagnée de la voix mélodieuse d’une séduisante femme. Les visages très sympathiques des féréoldiens* et des féréoldiennes ramenèrent progressivement mon sourire. La gentillesse et la simplicité que dégageait ce peuple me contaminaient entièrement, à mesure que je pénétrais au cœur de la ville. À part les commerçants très bavards qui vantaient à voix haute les qualités et les valeurs de leurs marchandises, la discipline des badauds et les propulsions environnantes de couleurs m’émerveillaient et me redonnèrent la joie de vivre.A la hauteur d’une panoplie d’instruments traditionnels de musique, mon attention se posa sur quelques raretés inconnues de mon registre culturel. Deux féréoldiens tenaient ce stand musical. Le premier était brun avec une coupe à la brosse. Sa peau mâte colorée café doré et ses prunelles surlignées de noir lui conféraient le genre d’un égyptien d’origine ancestrale. L’autre, d’une physionomie plus européenne portait une chevelure rousse coupée au carré à la hauteur de la nuque. Son léger bronzage d’une couleur carotte s’harmonisait avec la rousseur de ses cheveux et ses iris noisette claire. A ma vue, ils se livrèrent à un conciliabule de séduction, dans la langue du Caire.« Medhy taᶓ ālɑ šūf !* Divinisa le rouquin. (Medhy vient voir !)Gɑra ēh Yaëll ?* Demanda Medhy en observant autour de lui. (Qu’est-ce qui se passe Yaëll ?) Etfarrɑg ! Bet-sūf elle rûh te qɑrrab men na ?* Questionna Yaëll. (Regarde ! Tu as vu qui va s’approcher de nous ?)Aywɑ !* S’extasia Medhy…El sett betta ɑhlâm-yɑ, heyyɑ*. (Oh oui !…la femme de mes rêves)Bet-hlɑm yɑ ɑh-î*, déclara Yaëll, heyyɑ yɑ*. (Tu rêves mon vieux « mon frère », c’est la mienne.) Ādi maleka-yɑ betū sahāri*, (Voici ma reine des déserts) el nāder wɑrda betā wāha*. (La fleur rare de mon oasis) »« Qu’est-ce qu’il doive pouvoir se dire ces deux là ? Songeai-je en m’approchant. »ɑbadɑn* ! S’écria Yaëll, šoft-a-hɑ ɑwwef fė*. (Jamais ! Je l’ai vue en premier)Mâši, ɑsib-hâ-lâk, heyyɑ lî-k*, renonça Medhy. (Oké, je te la laisse, elle est à toi)Mabût* ! S’étonna Yaëll, entɑ moẖleṣ*. (C’est vrai ! Tu es sincère)Hɑllîk-motmɑ’enn* (Sois tranquille), hɑt-kûn ᶓarūset el-bɑhr ɑk* (Elle sera ta sirène), da šē’ yes ᶓ edni, wɑᶓd* ! (Ça me fait plaisir, promis !) Rassura Medhy. Elle damîr-o s âfi beykȕn dɑyman fɑrhân, we ɑnɑ-o, s âfi we fɑrhân*. (Celui dont la conscience est pure est toujours joyeux et je le suis, pur et joyeux).Yɑ sɑlâm* ! S’extasia Yaëll. (Quelle merveille !)Heyyɑ dâ*, (Elle est là) observa Medhy. Hɑddi sôt-ak men fadlak* ! (Baisse la voix s’il te plait)Bâhod ha*, (Je la prends) suggéra Yaëll d’un ton excité. »Ils avancèrent vers moi et Yaëll m’interpella avec une intonation teintée de courtoisie.« Hello miss ! Welcome to our new world ! (Bonjour mademoiselle ! Bienvenue dans notre nouveau monde.)Hello gentlemen, thank you very much for your welcome (Bon-jour messieurs, merci beaucoup pour votre accueil), synchronisai-je d’un ton affable.The pleasure is for me to be helpful (Le plaisir est pour moi de pouvoir vous être utile), observa-t-il d’une voix éprise d’un sentiment amoureux.Approach miss ! There are certainly among our broad range instrumental, one that will make your happiness (Approchez mademoiselle ! Il y a certainement parmi notre large gamme instrumentale, un qui fera votre bonheur), dit l’égyptien d’un air enjôleur. In what language should you call? (Dans quelle langue faut-il vous adresser la parole ?) Demanda Yaëll le regard vigilant. You have a choice of five languages used by the population here (Vous avez le choix entre cinq langues qu’utilisent la population ici), précisa-t-il les lèvres étirées de gaieté et cordialité.Five languages ! (Cinq langues !) Admirai-je les prunelles ouvertes de stupéfaction. Yes, five languages (Oui, cinq langues), confirma ce vendeur. I’m Yaëll and my colleague Médhy. (Je m’appelle Yaëll et mon collègue Médhy).Miss You see, our instinct traders warned us that you were not here, and it does we rarely wrong, you can count on us (Vous voyez mademoiselle, notre instinct de commerçants nous a averti que vous n’étiez pas d’ici, et celui-ci ne nous trompe que rarement, vous pouvez nous faire confiance), argumenta Médhy d’une intonation passionnée. We are all here from a multidisciplinary culture to bring in many of each project or job creation that we plan and of course to best meet our customers or potential buyers. What would you pleasure ? (Nous sommes tous ici issu d’une culture multidisciplinaire, afin d’amener à bien chaque projet de création ou d’emploi que nous envisageons et évidemment, afin de satisfaire au mieux nos clients ou les potentiels acheteurs. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?)You have a party because I’m not from here (Vous avez en parti raison), avouai-je d’une voix admirative, (Je ne suis pas d’ici). I named Aubeline, I am French. It’s nice to introduce you to a perfect unknown and alien to the city but today I will look at all these original (Je me prénomme Aubeline, je suis française. C’est gentil de vous présenter ainsi à une parfaite inconnue et étrangère à la ville, mais aujourd’hui, je me contenterai de regarder toutes ces originalités), précisai-je d’un ton sincère.Qu’il soit fait selon votre désir mademoiselle, déclara Médhy dans un excellent français, malgré son accent du Caire et le visage masqué par un léger désappointement. N’hésitez pas à vous renseigner au-près de mon collègue ou de moi-même si vous en ressentez le besoin. Merci de votre compréhension et de votre amabilité messieurs, ajoutai-je sur la même intonation qu’auparavant. »J’observai méticuleusement chaque objet dont le nom et le prix étaient inscrits sur une étiquette placée à la vue des clients. « Quelles merveilles ! Songeai-je en flânant sereinement. »Chap. IIINouveaux Horizons.Les stands étaient disposés à six mètres d’intervalles. À côté du premier à ma gauche, un banc était aménagé. Une personne à la peau bronzée s’y était installé et semblait dormir profondément. Son visage était recouvert d’un sombrero marron et bordé d’une bande dorée. Il portait une chemise blanche, agrémentée d’un gros nœud papillon satiné ocre, sous un costume de charro ornée de bontonaduras et de mancueñas en or. « Tiens un mexicain en Égypte ! Songeai-je le front plissé d’étonnement. » Sans en connaître les raisons, ce personnage me déconcentrait inévitablement. Au bout de cinq minutes, je questionnai Yaëll avec discrétion :« Dites-moi, savez-vous qui est cet individu ?Malheureusement non mademoiselle, depuis une semaine, il erre sur ce banc et n’adresse la parole à personne, indiqua-t-il les mirettes embrasées d’inquiétude. La ville a souhaité lui offrir une hospitalité plus décente, mais il refuse toute proposition. »Cet intermède justificatif et rassurant ramena mon attention vers les instruments de musique. Après mes salutations à Yaëll et à Médhy, je m’apprêtai à partir lorsque le quartz de mon médaillon au bout de ma chaîne scintilla vivement sous mes vêtements, en dégageant une ardente chaleur qui transperça mon tee-shirt et marqua ma peau d’une brûlure superficielle. Simultanément, je sursautai de douleur et de frayeur et saisit imprudemment le médaillon, en scrutant tout autour de moi. Cette imprudence renversa au passage, les ouds placés à peu de mètre du banc, lesquels atterrirent sur la tête du dormeur inconnu. D’un bond, ce dernier se réveilla et laissa tomber son sombrero. Soudain, comme une illusion cruciale et inespérée de survie, dans les profondeurs inconnues de mon inconscience, Cet homme se tint devant moi. Abasourdi par l’impact des ouds, celui-ci resta indifférent à ma présence. Figée de stupéfaction, je lui fixai dans les yeux, les pupilles dilatées d’une joie prisonnière à la frontière de mes iris et de mes sentiments opposés. Ma gorge s’assécha et embastilla le son de ma voix. Sous la chaleur ocrée d’un soleil au zénith, une sueur glaciale perla sur mon front et mon corps tremblait d’excitation. Je luttais durant quelques minutes, pour lui manifester ce bonheur retenu contre mon gré de l’avoir retrouvé, mais ni ma voix, ni mes muscles n’obéirent à mon intense désir. Soudain, un souffle s’extirpa de ma bouche et me libérait de cette aphasie involontaire.

14 Août 2014, 14:14pm

Publié par chrissou29

chrissou29:

VOYAGE EN TERRE INCONNUEUn pays, c’est pour moi, un visage, un sourire, un accueil, un prénom, bien plus que des villes, des montagnes, des forêts ou des rivières.Pierre FillitExtraits du tome 3 de ” La voie de l’ultime espoir ” Élixir de vie. Copyright.contexte historique 23e siècle.J’entrai dans la ville par la rue principale du centre où se tenait le marché du jour, dans la rue Cléopâtre. Les marchands finissaient de garnir leur étalage de marchandises, sous des tonnelles de toiles cirées d’un orange chaleureux. L’affluence des urbains démarrait timidement. Accoutrés d’une longue tunique de lin et d’une veste en voilage, les urbains adoptaient la même tenue, dans des couleurs et des motifs variés. Au milieu de la place centrale, nommée Place De Féréold, des musiciens interprétaient du chaabi, une musique égyptienne accompagnée de la voix mélodieuse d’une séduisante femme. Les visages très sympathiques des féréoldiens* et des féréoldiennes ramenèrent progressivement mon sourire. La gentillesse et la simplicité que dégageait ce peuple me contaminaient entièrement, à mesure que je pénétrais au cœur de la ville. À part les commerçants très bavards qui vantaient à voix haute les qualités et les valeurs de leurs marchandises, la discipline des badauds et les propulsions environnantes de couleurs m’émerveillaient et me redonnèrent la joie de vivre.A la hauteur d’une panoplie d’instruments traditionnels de musique, mon attention se posa sur quelques raretés inconnues de mon registre culturel. Deux féréoldiens tenaient ce stand musical. Le premier était brun avec une coupe à la brosse. Sa peau mâte colorée café doré et ses prunelles surlignées de noir lui conféraient le genre d’un égyptien d’origine ancestrale. L’autre, d’une physionomie plus européenne portait une chevelure rousse coupée au carré à la hauteur de la nuque. Son léger bronzage d’une couleur carotte s’harmonisait avec la rousseur de ses cheveux et ses iris noisette claire. A ma vue, ils se livrèrent à un conciliabule de séduction, dans la langue du Caire.« Medhy taᶓ ālɑ šūf !* Divinisa le rouquin. (Medhy vient voir !)Gɑra ēh Yaëll ?* Demanda Medhy en observant autour de lui. (Qu’est-ce qui se passe Yaëll ?) Etfarrɑg ! Bet-sūf elle rûh te qɑrrab men na ?* Questionna Yaëll. (Regarde ! Tu as vu qui va s’approcher de nous ?)Aywɑ !* S’extasia Medhy…El sett betta ɑhlâm-yɑ, heyyɑ*. (Oh oui !…la femme de mes rêves)Bet-hlɑm yɑ ɑh-î*, déclara Yaëll, heyyɑ yɑ*. (Tu rêves mon vieux « mon frère », c’est la mienne.) Ādi maleka-yɑ betū sahāri*, (Voici ma reine des déserts) el nāder wɑrda betā wāha*. (La fleur rare de mon oasis) »« Qu’est-ce qu’il doive pouvoir se dire ces deux là ? Songeai-je en m’approchant. »ɑbadɑn* ! S’écria Yaëll, šoft-a-hɑ ɑwwef fė*. (Jamais ! Je l’ai vue en premier)Mâši, ɑsib-hâ-lâk, heyyɑ lî-k*, renonça Medhy. (Oké, je te la laisse, elle est à toi)Mabût* ! S’étonna Yaëll, entɑ moẖleṣ*. (C’est vrai ! Tu es sincère)Hɑllîk-motmɑ’enn* (Sois tranquille), hɑt-kûn ᶓarūset el-bɑhr ɑk* (Elle sera ta sirène), da šē’ yes ᶓ edni, wɑᶓd* ! (Ça me fait plaisir, promis !) Rassura Medhy. Elle damîr-o s âfi beykȕn dɑyman fɑrhân, we ɑnɑ-o, s âfi we fɑrhân*. (Celui dont la conscience est pure est toujours joyeux et je le suis, pur et joyeux).Yɑ sɑlâm* ! S’extasia Yaëll. (Quelle merveille !)Heyyɑ dâ*, (Elle est là) observa Medhy. Hɑddi sôt-ak men fadlak* ! (Baisse la voix s’il te plait)Bâhod ha*, (Je la prends) suggéra Yaëll d’un ton excité. »Ils avancèrent vers moi et Yaëll m’interpella avec une intonation teintée de courtoisie.« Hello miss ! Welcome to our new world ! (Bonjour mademoiselle ! Bienvenue dans notre nouveau monde.)Hello gentlemen, thank you very much for your welcome (Bon-jour messieurs, merci beaucoup pour votre accueil), synchronisai-je d’un ton affable.The pleasure is for me to be helpful (Le plaisir est pour moi de pouvoir vous être utile), observa-t-il d’une voix éprise d’un sentiment amoureux.Approach miss ! There are certainly among our broad range instrumental, one that will make your happiness (Approchez mademoiselle ! Il y a certainement parmi notre large gamme instrumentale, un qui fera votre bonheur), dit l’égyptien d’un air enjôleur. In what language should you call? (Dans quelle langue faut-il vous adresser la parole ?) Demanda Yaëll le regard vigilant. You have a choice of five languages used by the population here (Vous avez le choix entre cinq langues qu’utilisent la population ici), précisa-t-il les lèvres étirées de gaieté et cordialité.Five languages ! (Cinq langues !) Admirai-je les prunelles ouvertes de stupéfaction. Yes, five languages (Oui, cinq langues), confirma ce vendeur. I’m Yaëll and my colleague Médhy. (Je m’appelle Yaëll et mon collègue Médhy).Miss You see, our instinct traders warned us that you were not here, and it does we rarely wrong, you can count on us (Vous voyez mademoiselle, notre instinct de commerçants nous a averti que vous n’étiez pas d’ici, et celui-ci ne nous trompe que rarement, vous pouvez nous faire confiance), argumenta Médhy d’une intonation passionnée. We are all here from a multidisciplinary culture to bring in many of each project or job creation that we plan and of course to best meet our customers or potential buyers. What would you pleasure ? (Nous sommes tous ici issu d’une culture multidisciplinaire, afin d’amener à bien chaque projet de création ou d’emploi que nous envisageons et évidemment, afin de satisfaire au mieux nos clients ou les potentiels acheteurs. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?)You have a party because I’m not from here (Vous avez en parti raison), avouai-je d’une voix admirative, (Je ne suis pas d’ici). I named Aubeline, I am French. It’s nice to introduce you to a perfect unknown and alien to the city but today I will look at all these original (Je me prénomme Aubeline, je suis française. C’est gentil de vous présenter ainsi à une parfaite inconnue et étrangère à la ville, mais aujourd’hui, je me contenterai de regarder toutes ces originalités), précisai-je d’un ton sincère.Qu’il soit fait selon votre désir mademoiselle, déclara Médhy dans un excellent français, malgré son accent du Caire et le visage masqué par un léger désappointement. N’hésitez pas à vous renseigner au-près de mon collègue ou de moi-même si vous en ressentez le besoin. Merci de votre compréhension et de votre amabilité messieurs, ajoutai-je sur la même intonation qu’auparavant. »J’observai méticuleusement chaque objet dont le nom et le prix étaient inscrits sur une étiquette placée à la vue des clients. « Quelles merveilles ! Songeai-je en flânant sereinement. »Chap. IIINouveaux Horizons.Les stands étaient disposés à six mètres d’intervalles. À côté du premier à ma gauche, un banc était aménagé. Une personne à la peau bronzée s’y était installé et semblait dormir profondément. Son visage était recouvert d’un sombrero marron et bordé d’une bande dorée. Il portait une chemise blanche, agrémentée d’un gros nœud papillon satiné ocre, sous un costume de charro ornée de bontonaduras et de mancueñas en or. « Tiens un mexicain en Égypte ! Songeai-je le front plissé d’étonnement. » Sans en connaître les raisons, ce personnage me déconcentrait inévitablement. Au bout de cinq minutes, je questionnai Yaëll avec discrétion :« Dites-moi, savez-vous qui est cet individu ?Malheureusement non mademoiselle, depuis une semaine, il erre sur ce banc et n’adresse la parole à personne, indiqua-t-il les mirettes embrasées d’inquiétude. La ville a souhaité lui offrir une hospitalité plus décente, mais il refuse toute proposition. »Cet intermède justificatif et rassurant ramena mon attention vers les instruments de musique. Après mes salutations à Yaëll et à Médhy, je m’apprêtai à partir lorsque le quartz de mon médaillon au bout de ma chaîne scintilla vivement sous mes vêtements, en dégageant une ardente chaleur qui transperça mon tee-shirt et marqua ma peau d’une brûlure superficielle. Simultanément, je sursautai de douleur et de frayeur et saisit imprudemment le médaillon, en scrutant tout autour de moi. Cette imprudence renversa au passage, les ouds placés à peu de mètre du banc, lesquels atterrirent sur la tête du dormeur inconnu. D’un bond, ce dernier se réveilla et laissa tomber son sombrero. Soudain, comme une illusion cruciale et inespérée de survie, dans les profondeurs inconnues de mon inconscience, Cet homme se tint devant moi. Abasourdi par l’impact des ouds, celui-ci resta indifférent à ma présence. Figée de stupéfaction, je lui fixai dans les yeux, les pupilles dilatées d’une joie prisonnière à la frontière de mes iris et de mes sentiments opposés. Ma gorge s’assécha et embastilla le son de ma voix. Sous la chaleur ocrée d’un soleil au zénith, une sueur glaciale perla sur mon front et mon corps tremblait d’excitation. Je luttais durant quelques minutes, pour lui manifester ce bonheur retenu contre mon gré de l’avoir retrouvé, mais ni ma voix, ni mes muscles n’obéirent à mon intense désir. Soudain, un souffle s’extirpa de ma bouche et me libérait de cette aphasie involontaire.

chrissou29:

VOYAGE EN TERRE INCONNUE

Un pays, c’est pour moi, un visage, un sourire, un accueil, un prénom, bien plus que des villes, des montagnes, des forêts ou des rivières.
Pierre Fillit

Extraits du tome 3 de ” La voie de l’ultime espoir ” Élixir de vie. Copyright.
contexte historique 23e siècle.

J’entrai dans la ville par la rue principale du centre où se tenait le marché du jour, dans la rue Cléopâtre. Les marchands finissaient de garnir leur étalage de marchandises, sous des tonnelles de toiles cirées d’un orange chaleureux. L’affluence des urbains démarrait timidement. Accoutrés d’une longue tunique de lin et d’une veste en voilage, les urbains adoptaient la même tenue, dans des couleurs et des motifs variés. Au milieu de la place centrale, nommée Place De Féréold, des musiciens interprétaient du chaabi, une musique égyptienne accompagnée de la voix mélodieuse d’une séduisante femme. Les visages très sympathiques des féréoldiens* et des féréoldiennes ramenèrent progressivement mon sourire. La gentillesse et la simplicité que dégageait ce peuple me contaminaient entièrement, à mesure que je pénétrais au cœur de la ville. À part les commerçants très bavards qui vantaient à voix haute les qualités et les valeurs de leurs marchandises, la discipline des badauds et les propulsions environnantes de couleurs m’émerveillaient et me redonnèrent la joie de vivre.
A la hauteur d’une panoplie d’instruments traditionnels de musique, mon attention se posa sur quelques raretés inconnues de mon registre culturel. Deux féréoldiens tenaient ce stand musical. Le premier était brun avec une coupe à la brosse. Sa peau mâte colorée café doré et ses prunelles surlignées de noir lui conféraient le genre d’un égyptien d’origine ancestrale. L’autre, d’une physionomie plus européenne portait une chevelure rousse coupée au carré à la hauteur de la nuque. Son léger bronzage d’une couleur carotte s’harmonisait avec la rousseur de ses cheveux et ses iris noisette claire. A ma vue, ils se livrèrent à un conciliabule de séduction, dans la langue du Caire.

« Medhy taᶓ ālɑ šūf !* Divinisa le rouquin. (Medhy vient voir !)
Gɑra ēh Yaëll ?* Demanda Medhy en observant autour de lui. (Qu’est-ce qui se passe Yaëll ?) 
Etfarrɑg ! Bet-sūf elle rûh te qɑrrab men na ?* Questionna Yaëll. (Regarde ! Tu as vu qui va s’approcher de nous ?)
Aywɑ !* S’extasia Medhy…El sett betta ɑhlâm-yɑ, heyyɑ*. (Oh oui !…la femme de mes rêves)
Bet-hlɑm yɑ ɑh-î*, déclara Yaëll, heyyɑ yɑ*. (Tu rêves mon vieux « mon frère », c’est la mienne.) Ādi maleka-yɑ betū sahāri*, (Voici ma reine des déserts) el nāder wɑrda betā wāha*. (La fleur rare de mon oasis) »
« Qu’est-ce qu’il doive pouvoir se dire ces deux là ? Songeai-je en m’approchant. »
ɑbadɑn* ! S’écria Yaëll, šoft-a-hɑ ɑwwef fė*. (Jamais ! Je l’ai vue en premier)
Mâši, ɑsib-hâ-lâk, heyyɑ lî-k*, renonça Medhy. (Oké, je te la laisse, elle est à toi)
Mabût* ! S’étonna Yaëll, entɑ moẖleṣ*. (C’est vrai ! Tu es sincère)
Hɑllîk-motmɑ’enn* (Sois tranquille), hɑt-kûn ᶓarūset el-bɑhr ɑk* (Elle sera ta sirène), da šē’ yes ᶓ edni, wɑᶓd* ! (Ça me fait plaisir, promis !) Rassura Medhy. Elle damîr-o s âfi beykȕn dɑyman fɑrhân, we ɑnɑ-o, s âfi we fɑrhân*. (Celui dont la conscience est pure est toujours joyeux et je le suis, pur et joyeux).
Yɑ sɑlâm* ! S’extasia Yaëll. (Quelle merveille !)
Heyyɑ dâ*, (Elle est là) observa Medhy. Hɑddi sôt-ak men fadlak* ! (Baisse la voix s’il te plait)
Bâhod ha*, (Je la prends) suggéra Yaëll d’un ton excité. »
Ils avancèrent vers moi et Yaëll m’interpella avec une intonation teintée de courtoisie.
« Hello miss ! Welcome to our new world ! (Bonjour mademoiselle ! Bienvenue dans notre nouveau monde.)
Hello gentlemen, thank you very much for your welcome (Bon-jour messieurs, merci beaucoup pour votre accueil), synchronisai-je d’un ton affable.
The pleasure is for me to be helpful (Le plaisir est pour moi de pouvoir vous être utile), observa-t-il d’une voix éprise d’un sentiment amoureux.
Approach miss ! There are certainly among our broad range instrumental, one that will make your happiness (Approchez mademoiselle ! Il y a certainement parmi notre large gamme instrumentale, un qui fera votre bonheur), dit l’égyptien d’un air enjôleur. 
In what language should you call? (Dans quelle langue faut-il vous adresser la parole ?) Demanda Yaëll le regard vigilant. You have a choice of five languages used by the population here (Vous avez le choix entre cinq langues qu’utilisent la population ici), précisa-t-il les lèvres étirées de gaieté et cordialité.
Five languages ! (Cinq langues !) Admirai-je les prunelles ouvertes de stupéfaction. 
Yes, five languages (Oui, cinq langues), confirma ce vendeur. I’m Yaëll and my colleague Médhy. (Je m’appelle Yaëll et mon collègue Médhy).
Miss You see, our instinct traders warned us that you were not here, and it does we rarely wrong, you can count on us (Vous voyez mademoiselle, notre instinct de commerçants nous a averti que vous n’étiez pas d’ici, et celui-ci ne nous trompe que rarement, vous pouvez nous faire confiance), argumenta Médhy d’une intonation passionnée. We are all here from a multidisciplinary culture to bring in many of each project or job creation that we plan and of course to best meet our customers or potential buyers. What would you pleasure ? (Nous sommes tous ici issu d’une culture multidisciplinaire, afin d’amener à bien chaque projet de création ou d’emploi que nous envisageons et évidemment, afin de satisfaire au mieux nos clients ou les potentiels acheteurs. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?)
You have a party because I’m not from here (Vous avez en parti raison), avouai-je d’une voix admirative, (Je ne suis pas d’ici). I named Aubeline, I am French. It’s nice to introduce you to a perfect unknown and alien to the city but today I will look at all these original (Je me prénomme Aubeline, je suis française. C’est gentil de vous présenter ainsi à une parfaite inconnue et étrangère à la ville, mais aujourd’hui, je me contenterai de regarder toutes ces originalités), précisai-je d’un ton sincère.
Qu’il soit fait selon votre désir mademoiselle, déclara Médhy dans un excellent français, malgré son accent du Caire et le visage masqué par un léger désappointement. N’hésitez pas à vous renseigner au-près de mon collègue ou de moi-même si vous en ressentez le besoin. 
Merci de votre compréhension et de votre amabilité messieurs, ajoutai-je sur la même intonation qu’auparavant. »
J’observai méticuleusement chaque objet dont le nom et le prix étaient inscrits sur une étiquette placée à la vue des clients. « Quelles merveilles ! Songeai-je en flânant sereinement. »

Chap. III

Nouveaux Horizons.

Les stands étaient disposés à six mètres d’intervalles. À côté du premier à ma gauche, un banc était aménagé. Une personne à la peau bronzée s’y était installé et semblait dormir profondément. Son visage était recouvert d’un sombrero marron et bordé d’une bande dorée. Il portait une chemise blanche, agrémentée d’un gros nœud papillon satiné ocre, sous un costume de charro ornée de bontonaduras et de mancueñas en or. « Tiens un mexicain en Égypte ! Songeai-je le front plissé d’étonnement. » Sans en connaître les raisons, ce personnage me déconcentrait inévitablement. Au bout de cinq minutes, je questionnai Yaëll avec discrétion :

« Dites-moi, savez-vous qui est cet individu ?
Malheureusement non mademoiselle, depuis une semaine, il erre sur ce banc et n’adresse la parole à personne, indiqua-t-il les mirettes embrasées d’inquiétude. La ville a souhaité lui offrir une hospitalité plus décente, mais il refuse toute proposition. »

Cet intermède justificatif et rassurant ramena mon attention vers les instruments de musique. Après mes salutations à Yaëll et à Médhy, je m’apprêtai à partir lorsque le quartz de mon médaillon au bout de ma chaîne scintilla vivement sous mes vêtements, en dégageant une ardente chaleur qui transperça mon tee-shirt et marqua ma peau d’une brûlure superficielle. Simultanément, je sursautai de douleur et de frayeur et saisit imprudemment le médaillon, en scrutant tout autour de moi. Cette imprudence renversa au passage, les ouds placés à peu de mètre du banc, lesquels atterrirent sur la tête du dormeur inconnu. D’un bond, ce dernier se réveilla et laissa tomber son sombrero. Soudain, comme une illusion cruciale et inespérée de survie, dans les profondeurs inconnues de mon inconscience, Cet homme se tint devant moi. 

Abasourdi par l’impact des ouds, celui-ci resta indifférent à ma présence. Figée de stupéfaction, je lui fixai dans les yeux, les pupilles dilatées d’une joie prisonnière à la frontière de mes iris et de mes sentiments opposés. Ma gorge s’assécha et embastilla le son de ma voix. Sous la chaleur ocrée d’un soleil au zénith, une sueur glaciale perla sur mon front et mon corps tremblait d’excitation. Je luttais durant quelques minutes, pour lui manifester ce bonheur retenu contre mon gré de l’avoir retrouvé, mais ni ma voix, ni mes muscles n’obéirent à mon intense désir. Soudain, un souffle s’extirpa de ma bouche et me libérait de cette aphasie involontaire.

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